VITICULTURE : OUTILS
DE LA VIGNE SUR LA CÔTE VERMEILLE.
Armand Aloujes.
Si la vigne a pu se développer sur
la Côte Vermeille, derniers contreforts des Pyrénées, c’est grâce aux efforts
des vaillants vignerons, qui ont su mettre tout leur savoir-faire, dans le but
d’exploiter ce territoire pénible et ingrat. Ils ont du s’adapter avec
ténacité, trouver des astuces, creuser parfois dans la roche, construire des
murettes en pierres sèches pour retenir les terres, tracer des chemins, des
pistes d’accès (carreteres), des
ruisseaux ou rigoles (agulles ou aigols),
afin d’orienter l’eau vers des ruisseaux plus grands (còrrecs). Dont l’ensemble, vu du ciel, ressemble étrangement à un
pied de volatile (peu de gall).
Quelques cabanes (casots) pour
remiser les outils ou s’abriter, furent construites. Tout cela ne s’est pas
fait en un jour, et, malgré les difficultés rencontrées, le vignoble s’est bien
développé, apportant à chacun, une aide non négligeable. Nos vaillants
vignerons, n’avaient à l’époque, qu’un outillage des plus rudimentaires,
toutefois conçu pour un travail bien spécifique. Tout se faisait à la main,
alors qu’aujourd’hui, grâce à certaines techniques modernes : Engins
mécaniques de défrichage, traitement par hélicoptère, motoculteurs, sécateurs
électriques, etc.…) le travail s’est bien amélioré.
Pourtant, c’est grâce à ce vieil
outillage et aussi la façon de s’en servir, avec dextérité et bonne volonté,
que les vignes sont ce quelles sont maintenant, c’est-à-dire : les
« Témoins » d’un grand passé, un vrai « Patrimoine » !
Tous les travaux de la vigne,
s’étalent dans l’année, d’une vendange à l’autre, et les vignerons vivent aux
rythmes des saisons. La viticulture a créé beaucoup d’emplois dans les secteurs
tertiaires : analyse des terres, sélection des cépages, œnologie,
commercialisation et vente. Tout cela fait que l’exploitation des vignobles,
dans cette partie du Roussillon, n’a pas été vain, et grâce à l’intelligence de
ces hommes, a pu générer d’autres activités appréciables, dans l’intérêt de
tous.
Souhaitons, que sur ces coteaux, autour
de ces petits villages, s’élaborent encore longtemps ces vins généreux, qui
font la renommée et la richesse du terroir, autour de ses meilleurs crus.
Beaucoup d’outils ont des noms spécifiques roussillonnais.
Voici
quelques-uns des vieux outils.
Murgonera -
(Roussillon : grande houe avec pointe et lame, défrichage « Rabassar »).
Pal fero ou Parpal - (Roussillon, Occitanie : lourd pieu
en acier pour planter « plantar »).
Bigós -
(Roussillon, Ampurdan Empordà. Cat Bigot : deux pointes recourbées. « Magencar »).
Càbec ou Cabecos - (Roussillon : lame pointue et
recourbée pour bécher, défoncer).
Banasta -
(Roussillon, Garrotxa Olot, Mallorca : corbeille pour remonter les
terres).
Aixada ou aixadic
– (Roussillon, Ampurdan, Conflent : petite murgonera pour déchausser les ceps « escossellar »).
Fanga –
(Roussillon : bêche pour jardin). Falceta – (Roussillon : faucille).
Dalla ou Dall - (Roussillon, occitan : faux). Podall ou Estassadora - (genre de faux à long
manche).
Mall ou Maça - (maillet ou masse). Puntarola -
(Roussillon, Cat : manuella), (barre-mine).
Pour le
traitement des ceps.
Poda - (Podar Tailler. Roussillon : la
taille des sarments avec les grands ciseaux « tisores »).
Traitement par
pulvérisation - (Sulfatage et soufrage : machines à dos d’homme - Tractament per polvorització - (Sulfatació i ensofrada : màquines a
esquena d'home).
Détails des noms d’outils sur la photographie:
1 Parpal – 2 Fanga – 3
Murgonera – 4 Tisores – 5 Bigós – 6 Serra – 7 Càbec – 8 Aixadic – 9 Mall -10
Puntarola – 11 Dalla – 12 Aixada – 13 Podall.
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