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lundi 18 février 2019

Bâtisseurs préromans et romans

DE L’AUTORITÉ MORALE, SOCIALE, AUX BÂTISSEURS DE NOS MONUMENTS RELIGIEUX : PRÉROMANS & ROMANS
Armand  Aloujes
Sur la terre, l’homme, depuis toujours, a eu besoin d’un guide, d’un exemple, d’un but, pour arriver à ses fins. En France médiévale, seule, la religion catholique, pouvait lui servir de guide…Pendant des siècles, l’église était la principale autorité stable en occident. Bien organisée, structurée, encadrée, elle a su maintenir son hégémonie sur  la vie spirituelle, mais aussi, sociale. Même les rois, soumis aux préceptes de la religion, étaient responsables devant le peuple et devant Dieu. Ils étaient donc  représentant de Dieu devant les hommes. Il fut une période, où certains groupes, ne purent accepter tous ces préceptes : C’étaient les Cathares, qui furent contraints d’abandonner leurs projets. Les derniers furent massacrés au  « Camp de Dels Cremats », près de Monségur en Ariège. Mais, dans l’ensemble, malgré les fortes pressions des autorités religieuses, qui n’hésitaient pas à se débarrasser des hérétiques, (Inquisition) ? La majorité des  fidèles, suivaient à la lettre, les paroles de l’évangile…
    
Leur foi pour la religion, leur constance dans leurs  activités, leurs devoirs d’accomplir des
Œuvres de charité, ont poussé ces gens, de l’architecte, au simple tailleur de pierres, à participer à la construction de ces belles cathédrales, ces belles églises, qui font encore aujourd’hui, l’admiration de tous. On ne peut rester insensible, devant de telles merveilles !
     Pourrait-on faire une chose pareille, au siècle que nous sommes, alors que cette attirance pour la religion, pour l’attachement à un je ne sais quoi, un but, un être supérieur, pourrait éventuellement nous y entraîner ?  Difficile à croire !  
Deux styles d’architecture.
     Toute cette architecture, noble et immense, qui nous est parvenue, fut d’abord de style Roman : Art médiéval de l’Europe occidentale, bien avant le Gothique. . C’était une  imitation orientale, influence de l’art romain. Art que l’on retrouve dans une bonne centaine d’églises du Roussillon : Portiques et voûtes en plein cintre ; constructions massives et trapues.
     Le Gothique, s’est surtout développé au  nord de la France : Grandes rosaces, comprises dans
 Un arc brisé ou en anse de panier ; Arcs boutant, colonnes, et grandes fenêtres  pour éclairage intense ; impression  de légèreté  et  aérienne.
Le nom de ces deux styles : Roman et Gothique furent définitivement adoptés en 1818 par l’archéologue Charles  Duherissier.
De l'art roman au gothique
     En Roussillon, cet art Roman, contraste avec les véritables chefs-d’œuvre, qui garnissent les retables des maîtres-autels et chapelles de nos églises. Je voudrais citer, comme exemple, ceux de Collioure, qui, je pense, valent la peine d’être vus, comme beaucoup d’autres sans doute : C’est le style baroque rococo du XVIII° siècle qui est à l’honneur : Sculptures en bois, plaqué or, en exubérance et profusion de détails et scènes de la vie religieuse. Le retable du maître-autel est l’œuvre  du sculpteur catalan Josep Sunyer et date de 1698.    
    
Toutes ces beautés, ne doivent pas nous faire oublier, d’autres preuves de la foi chrétienne, qui se sont  manifestées dans les villes et villages, voire des hameaux, à travers les siècles : Il s’agit d’oratoires, chemins de croix, chapelles, ermitages, cloîtres, prieurés, construits en des lieux, parfois difficiles d’accès et donc des bénévoles, se font un plaisir de les entretenir. Ces lieux deviennent des centres d’intérêt, aussi bien pour la religion : Pèlerinages (aplecs), rencontres  (trobades), ainsi qu’un bon prétexte à une journée passée à la campagne, autour d’une collation. En France, ces genres de constructions ne font pas défaut, et le Roussillon en possède un nombre assez important, toujours non loin des bourgades. Ces chapelles, érigées en mémoire d’une vierge, proclamée «  sainte », ou pour honorer les reliques d’un saint- martyr, sont là pour rappeler, ce que la foi est capable de faire dans l’esprit de l’homme.
Ces lieux sont très fréquentés aux périodes de fêtes. Cela devient une tradition ; croyants et athées, perpétuent ce mythe et donnent à l’événement une consonance religieuse ou simplement folklorique.
Quelques-uns des principaux ermitages et abbayes du Roussillon:
     A  Millas : Força  Réal - St Laurent de Cerdan : ND de la Sort - Le Tech : St Guillem -
Prats-de-Molló : NS del Corral - Céret : St Ferréol - Sorède : ND du Château -
Argelès-sur-Mer : N D de Vie - Collioure : ND de Consolation et St Vincent….
     Ainsi  que les Abbayes, édifices  religieux très imposants,  de notre département.
Le Cloître d’Elne, St Martin du Canigou,  St Michel de Cuixà,  Prieuré de Serrabona, St Abdon et Sennen  d’Arles sur Tech.
     Au sujet de la chapelle de St Vincent, érigée en mémoire du Saint Patron de Collioure.
Voici quelques précisions à ce sujet :                       
  Le 13° jour des calandres de mars de l’an 303 de notre ère, Collioure devait payer son tribut à la persécution des chrétiens, ordonnée par Dioclétien. Saint Vincent de Collioure figure parmi les victimes de la cruauté du préfet Dacien, qui, après bien des tourments, le fit brûler vif !  (1)
(1). Extrait du livre d’histoire : Collioure, l’église et son trésor – Ouvrage collectif)
Photos : Église de Tatzó d’Argelès. - Notre Dame de Vie d'Argelès - Portail de l’église XIIIième Sant Domènec de Collioure et les deux enfeus (sépultures). Place Orfilà.

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