Armand Aloujes
Sur la terre, l’homme, depuis toujours, a eu besoin d’un
guide, d’un exemple, d’un but, pour arriver à ses fins. En France médiévale,
seule, la religion catholique, pouvait lui servir de guide…Pendant des siècles,
l’église était la principale autorité stable en occident. Bien organisée,
structurée, encadrée, elle a su maintenir son hégémonie sur la vie spirituelle, mais aussi, sociale. Même
les rois, soumis aux préceptes de la religion, étaient responsables devant le
peuple et devant Dieu. Ils étaient donc
représentant de Dieu devant les hommes. Il fut une période, où certains
groupes, ne purent accepter tous ces préceptes : C’étaient les Cathares,
qui furent contraints d’abandonner leurs projets. Les derniers furent massacrés
au « Camp de Dels Cremats »,
près de Monségur en Ariège. Mais, dans l’ensemble, malgré les fortes pressions
des autorités religieuses, qui n’hésitaient pas à se débarrasser des
hérétiques, (Inquisition) ? La majorité des fidèles, suivaient à la lettre, les paroles
de l’évangile…
Œuvres de
charité, ont poussé ces gens, de l’architecte, au simple tailleur de pierres, à
participer à la construction de ces belles cathédrales, ces belles églises, qui
font encore aujourd’hui, l’admiration de tous. On ne peut rester insensible,
devant de telles merveilles !
Pourrait-on faire une chose pareille, au
siècle que nous sommes, alors que cette attirance pour la religion, pour
l’attachement à un je ne sais quoi, un but, un être supérieur, pourrait
éventuellement nous y entraîner ?
Difficile à croire !
Deux styles d’architecture.
Toute cette architecture, noble et
immense, qui nous est parvenue, fut d’abord de style Roman : Art médiéval
de l’Europe occidentale, bien avant le Gothique. . C’était une imitation orientale, influence de l’art
romain. Art que l’on retrouve dans une bonne centaine d’églises du
Roussillon : Portiques et voûtes en plein cintre ; constructions
massives et trapues.
Le Gothique, s’est surtout développé
au nord de la France : Grandes
rosaces, comprises dans
Un arc brisé ou en anse de panier ; Arcs
boutant, colonnes, et grandes fenêtres
pour éclairage intense ; impression
de légèreté et aérienne.
Le nom de
ces deux styles : Roman et Gothique furent définitivement adoptés en 1818
par l’archéologue Charles Duherissier.
De l'art roman au gothique
En Roussillon, cet art Roman, contraste
avec les véritables chefs-d’œuvre, qui garnissent les retables des
maîtres-autels et chapelles de nos églises. Je voudrais citer, comme exemple,
ceux de Collioure, qui, je pense, valent la peine d’être vus, comme beaucoup
d’autres sans doute : C’est le style baroque rococo du XVIII° siècle qui
est à l’honneur : Sculptures en bois, plaqué or, en exubérance et
profusion de détails et scènes de la vie religieuse. Le retable du maître-autel
est l’œuvre du sculpteur catalan Josep
Sunyer et date de 1698.
Ces lieux
sont très fréquentés aux périodes de fêtes. Cela devient une tradition ;
croyants et athées, perpétuent ce mythe et donnent à l’événement une consonance
religieuse ou simplement folklorique.
Quelques-uns des principaux ermitages et abbayes du Roussillon:
A
Millas : Força Réal - St
Laurent de Cerdan : ND de la Sort - Le Tech : St Guillem -
Prats-de-Molló :
NS del Corral - Céret : St Ferréol - Sorède : ND du Château -
Argelès-sur-Mer :
N D de Vie - Collioure : ND de Consolation et St Vincent….
Ainsi
que les Abbayes, édifices
religieux très imposants, de
notre département.
Le Cloître
d’Elne, St Martin du Canigou, St Michel
de Cuixà, Prieuré de Serrabona, St Abdon
et Sennen d’Arles sur Tech.
Au sujet de la chapelle de St
Vincent, érigée en mémoire du Saint Patron de Collioure.
Voici quelques précisions à ce sujet :
Le 13° jour des calandres de mars de l’an 303
de notre ère, Collioure devait payer son tribut à la persécution des chrétiens,
ordonnée par Dioclétien. Saint Vincent de Collioure figure parmi les victimes
de la cruauté du préfet Dacien, qui, après bien des tourments, le fit brûler
vif ! (1)
(1). Extrait
du livre d’histoire : Collioure,
l’église et son trésor – Ouvrage collectif)
Photos : Église
de Tatzó d’Argelès. - Notre Dame de Vie d'Argelès - Portail de
l’église XIIIième Sant Domènec de Collioure et les deux enfeus
(sépultures). Place Orfilà.
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