Par Andreu Capeille
DU RÊVE
ILLUSOIRE …
Actuellement ? Peut-on sauver le Grau ?
C’est une
question que se posent pas mal d’anciens racouniens qui aimeraient revoir le
site, reprendre un peu de fraîcheur. Il faut dire aussi que les anciens
racouniens n’hésitaient pas à mettre la main à la tache de déblaiement ou de
vidange du Grau suite aux inondations. J’ai eu l’occasion après les coups
d’eau, dus aux fortes pluies de novembre 2005, de pénétrer le long du pourtour
caché par les senills, et d’en suivre le courant qui se dirige vers le port.
Cela m’a permis de réfléchir et d’imaginer, moi le néophyte, ce qu’il serait
encore possible de faire pour le sauver de l’ensablement total et de le
récupérer sans trop de frais ? Les pelles mécaniques et bulldozers
auraient vite fait de creuser aisément dans cette terre meuble, sablonneuse,
tout en suivant les limites naturelles indiquées par les quelques arbres et
roseaux particuliers aux étangs méditerranéens, qui survivent encore. Cela
pourrait s’effectuer si ….
… mais quand pensent les spécialistes, les biologistes,
les écologistes, les profanes, les
décideurs? Il semblerait que les réponses soient plus ou moins partagées. Ayant
eu l’occasion de consulter quelques spécialistes de l’environnement, cette
remise en l’état du Grau leur paraît actuellement totalement illusoire! Il est
vrai qu’au début des années 50, l’écologie n’était pas encore développée comme
elle l’est aujourd’hui.
Plusieurs raisons confortent cette idée. Tout d’abord le
Grau n’est plus le confluent de la Massana et du torrent du Vall Maria qui seul
contribue de nos jours à lui fournir un peu d’eau douce. Au départ de la
réalisation du port, il aurait fallu creuser un petit canal qui aurait fait l’extérieur du bassin pour
rejoindre le Grau comme avant. Sans cette eau, il est donc appelé à s’assécher
par périodes, surtout en été. Plus encore, depuis quelques années à cause du
changement de climat, le niveau de la mer a tendance à s’élever et il viendra
un jour où les tempêtes ensableront pratiquement tous les étangs de la bordure
méditerranéenne.
Creuser, bien entendu c’est la facilité, mais ensuite le
coût de l’entretien deviendrait insoutenable pour tous les contribuables.
Essayons donc
aujourd’hui de préserver tel quel ce milieu naturel, en faisant en sorte que
cette zone humide entourée de senills ne devienne pas au fil des ans, un
dépotoir pour certains et pour d’autres un « caganer ou un urinari » (W.C).
Il serait certainement très utile et harmonieux, d’avoir son pourtour un tant
soit peu nettoyé, surtout côté route où des arbres encore peuvent recevoir sous
leurs ombrages quelques amateurs de repas sur l’herbe. Mais voilà ! Il y a
un hic : La municipalité d’Argelès avait manifesté l’intention d’effectuer
ce nettoiement, c’est-à-dire enlever les détritus, les objets inutiles qui
traînent, débroussailler, etc…de plus cette même municipalité avait manifesté
le désir et sa ferme volonté de faire évoluer les choses dans le sens d’une
parfaite conservation, pour cela, elle se proposait d’améliorer l’esthétique de
cet environnement et faire que l’eau du Vall Maria aille dans le Grau et non
sur le parking. Il suffirait de faire un petit chenal qui assurerait ce
passage.
De nos jours, la
commune d’Argelès a posé des protections grâce à des barrières qui délimitent
la partie sablonneuse du bord de l’ancien grau. Mais encore, surtout l’été, malgré
cela, il y a des personnes qui s’infiltrent à l’intérieur pour aller satisfaire
un besoin naturel. A quoi servent dons les toilettes qui sont aux abords du
parc auto ? Faudra-t-on placer un panneau comme celui que vous voyez.
Rappelons toutefois que ces différentes interventions étaient
interdites par la Direction Régionale de l’Environnement (DIREN.
Languedoc-Roussillon), alors que faire ?
Il est toujours difficile de faire cohabiter volonté des
uns et manque de civisme des autres
En conclusion,
Si l’on veut
éviter que le panneau descriptif de la zone planté dans le sable ressemble à un
mausolée, tout en étant très utile, respectons le mieux possible cet espace
naturel, l’environnement y gagnera tout comme la beauté du proche paysage portuaire.
Allier la splendeur et le calme du milieu naturel avec le modernisme d’un port,
cela peut sembler incongru, mais pourquoi pas ? L’on sait bien que la
renaissance du Grau original s’avère impossible, mais au moins ce petit travail
de mémoire rappellera à beaucoup des instants de leur jeunesse, et où sur ses berges, on voyait des
enfants, des pêcheurs, des oiseaux…..
Actuellement,
l’ensemble de cet espace entouré de la barrière qui se veut dissuasive empêchera
t’il le jet de résidus, de canettes ou bières
ou de tout détritus de nourriture résultant de pique-niques sue le sable ?
Nous espérons tous que cette protection soit efficace. Soyons respectueux de
nos espaces de liberté !
Photos: Les barrières de protection - Vue de l'ensemble des senills - Bord de la route qui entre dans le Racou - Arrivée du torrent du Vall Maria au petit pont - Vue vers le sud, côté port - Vue côté nord vers le port.
Photos: Les barrières de protection - Vue de l'ensemble des senills - Bord de la route qui entre dans le Racou - Arrivée du torrent du Vall Maria au petit pont - Vue vers le sud, côté port - Vue côté nord vers le port.
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