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lundi 11 février 2019

Racou; Le Grau, actuellement

RACOU. LE GRAU, QUE FAIRE POUR SA PROTECTION DE NOS JOURS ?
Par Andreu Capeille
DU RÊVE ILLUSOIRE … 
Actuellement ? Peut-on sauver le Grau ?


     C’est une question que se posent pas mal d’anciens racouniens qui aimeraient revoir le site, reprendre un peu de fraîcheur. Il faut dire aussi que les anciens racouniens n’hésitaient pas à mettre la main à la tache de déblaiement ou de vidange du Grau suite aux inondations. J’ai eu l’occasion après les coups d’eau, dus aux fortes pluies de novembre 2005, de pénétrer le long du pourtour caché par les senills, et d’en suivre le courant qui se dirige vers le port.                    Cela m’a permis de réfléchir et d’imaginer, moi le néophyte, ce qu’il serait encore possible de faire pour le sauver de l’ensablement total et de le récupérer sans trop de frais ? Les pelles mécaniques et bulldozers auraient vite fait de creuser aisément dans cette terre meuble, sablonneuse, tout en suivant les limites naturelles indiquées par les quelques arbres et roseaux particuliers aux étangs méditerranéens, qui survivent encore. Cela pourrait s’effectuer si …. 

…A LA RÉALITÉ
… mais quand pensent les spécialistes, les biologistes, les écologistes, les profanes,  les décideurs? Il semblerait que les réponses soient plus ou moins partagées. Ayant eu l’occasion de consulter quelques spécialistes de l’environnement, cette remise en l’état du Grau leur paraît actuellement totalement illusoire! Il est vrai qu’au début des années 50, l’écologie n’était pas encore développée comme elle l’est aujourd’hui.
Plusieurs raisons confortent cette idée. Tout d’abord le Grau n’est plus le confluent de la Massana et du torrent du Vall Maria qui seul contribue de nos jours à lui fournir un peu d’eau douce. Au départ de la réalisation du port, il aurait fallu creuser un petit canal  qui aurait fait l’extérieur du bassin pour rejoindre le Grau comme avant. Sans cette eau, il est donc appelé à s’assécher par périodes, surtout en été. Plus encore, depuis quelques années à cause du changement de climat, le niveau de la mer a tendance à s’élever et il viendra un jour où les tempêtes ensableront pratiquement tous les étangs de la bordure méditerranéenne. 

Creuser, bien entendu c’est la facilité, mais ensuite le coût de l’entretien deviendrait insoutenable pour tous les contribuables. 
     Essayons donc aujourd’hui de préserver tel quel ce milieu naturel, en faisant en sorte que cette zone humide entourée de senills ne devienne pas au fil des ans, un dépotoir pour certains et pour d’autres un « caganer ou un urinari » (W.C). Il serait certainement très utile et harmonieux, d’avoir son pourtour un tant soit peu nettoyé, surtout côté route où des arbres encore peuvent recevoir sous leurs ombrages quelques amateurs de repas sur l’herbe. Mais voilà ! Il y a un hic : La municipalité d’Argelès avait manifesté l’intention d’effectuer ce nettoiement, c’est-à-dire enlever les détritus, les objets inutiles qui traînent, débroussailler, etc…de plus cette même municipalité avait manifesté le désir et sa ferme volonté de faire évoluer les choses dans le sens d’une parfaite conservation, pour cela, elle se proposait d’améliorer l’esthétique de cet environnement et faire que l’eau du Vall Maria aille dans le Grau et non sur le parking. Il suffirait de faire un petit chenal qui assurerait ce passage.
     De nos jours, la commune d’Argelès a posé des protections grâce à des barrières qui délimitent la partie sablonneuse du bord de l’ancien grau. Mais encore, surtout l’été, malgré cela, il y a des personnes qui s’infiltrent à l’intérieur pour aller satisfaire un besoin naturel. A quoi servent dons les toilettes qui sont aux abords du parc auto ? Faudra-t-on placer un panneau comme celui que vous voyez.
Rappelons toutefois que ces différentes interventions étaient interdites par la Direction Régionale de l’Environnement (DIREN. Languedoc-Roussillon), alors que faire ?
Il est toujours difficile de faire cohabiter volonté des uns et manque de civisme des autres      
En conclusion,
     Si l’on veut éviter que le panneau descriptif de la zone planté dans le sable ressemble à un mausolée, tout en étant très utile, respectons le mieux possible cet espace naturel, l’environnement y gagnera tout comme la beauté du proche paysage portuaire. Allier la splendeur et le calme du milieu naturel avec le modernisme d’un port, cela peut sembler incongru, mais pourquoi pas ? L’on sait bien que la renaissance du Grau original s’avère impossible, mais au moins ce petit travail de mémoire rappellera à beaucoup des instants de leur jeunesse,  et où sur ses berges, on voyait des enfants, des pêcheurs, des oiseaux…..
     Actuellement, l’ensemble de cet espace entouré de la barrière qui se veut dissuasive empêchera t’il  le jet de résidus, de canettes ou bières ou de tout détritus de nourriture résultant de pique-niques sue le sable ? Nous espérons tous que cette protection soit efficace. Soyons respectueux de nos espaces de liberté !
Photos: Les barrières de protection - Vue de l'ensemble des senills - Bord de la route qui entre dans le Racou - Arrivée du torrent du Vall Maria au petit pont - Vue vers le sud, côté port - Vue côté nord vers le port.

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