UN SAVANT
PILIER DU PATRIMOINE, S’EN EST ALLÉ.
Cédrik Blanch, CDOAO des PO, patrimoine
campanaire
Louis Ausseil s’en est allé, le
patrimoine roussillonnais est en deuil, les cloches du pays pleurent leur ami.
C’est en toute discrétion que Louis
Ausseil s’en est allé en ce 2 juin à l’âge de 90ans. Enfant du quartier
de la Réal et fils de professeur de gymnastique à la place Péri, sa carrière
l’a conduit à quitter quelques temps son Roussillon natal mais y revint pour
poursuivre sa carrière en entrant au service des archives départementales des
Pyrénées Orientales. C’est là qu’il entreprit maintes études et recherches qui
donnèrent lieu à de multiples publications dans les revues scientifiques
locales comme CERCA, Massana, Conflent, SASL, les études Roussillonnaises entre
autres. Grâce à son implication il levait le voile sur les orfèvres
roussillonnais et leur production, les orgues mais aussi et surtout sur les
fondeurs de cloches roussillonnais et leur production.
Membre de la « Société Française de
Campanologie », il était devenu pour ainsi dire le père de la campanologie
moderne roussillonnaise et une référence nationale en la matière. Passionné et
amoureux de notre patrimoine, il exerça la tâche de référent et d’attaché au
service de la Conservation départementale des Monuments historiques locale sans
recevoir le titre de « conservateur délégué des antiquités et objets d’art
des PO, « car trop vieux » disait-il avec humour. Avec Adeline
son épouse, il réalisa les inventaires des églises et cathédrale de la ville et
publièrent même une belle et complète étude sur les volets de l’orgue de la
Cathédrale Saint Jean Baptiste. Quand son épouse fut frappée par la maladie, il
se mit entièrement à son service et recevait ces connaissances et amis de
manière organisée afin de réserver le maximum de son temps à cette dernière.
Musicien, organiste et carillonneur, c’est avec Laurent Pie et Elisabeth Vitu
qu’il entreprit la récupération et la valorisation du Carillon Amédée Bollée de
la cathédrale dont il fut le défenseur et un collaborateur actif pour son
classement au titre des Monuments historiques en 1990. Avec Laurent et
Elisabeth, il en fut l'un des premiers co-titulaires.
anniversaire de l’Armistice de 1918.
Avec la grande humilité qui le caractérisait, il avait accepté de la parrainer, acceptant ainsi un honneur et
une véritable reconnaissance de ces Amis du Carillon Amédée Bollée de la
cathédrale et du monde campanaire pour son implication et son dévouement pour
la cause des cloches. Malgré un AVC survenu en début d’année, il restait
attentif à l’évolution, à la préservation et la conservation du patrimoine
départemental. Il se faisait toujours une joie de recevoir les amis qui
venaient lui rendre visite ou les entendre au téléphone. Grâce aux soins et à
la grande attention de son assistante de vie Marie, devenue au fil des années
un véritable moteur et une personne de la famille, il a pu
affronter ces dernières batailles.
Même si cela fait quelques temps qu’on ne
le voyait plus déambuler avec ses amis dans les allées du marché aux puces ou
les allées Maillol durant les brocantes des samedis, son ombre y demeure
toujours et le carillon de la cathédrale ne cessera de parler de lui. Son nom
est gravé dans le bronze de la cloche de la Paix pour toujours. Un grand merci
au docteur Bailbé qui a été toujours à son chevet et à Marie Otin pour son
soutien et disponibilité. Le patrimoine roussillonnais est en deuil, les
cloches du pays catalan ont perdu un défenseur et ami. Un grand merci Monsieur
Louis.
Ces obsèques ont eu lieu en l’église
Sainte Marie de la Réal ce mercredi 5 juin à 14h30. Pour l’occasion, les
cloches du carillon Amédée Bollée de la cathédrale et celles de la
Réal se sont unies à la volée pour l’accompagner dans son dernier voyage.
MASSANA ET LOUIS
AUSSEIL.
Andreu
Capeille
J’avais connu Louis, il y a maintenant plus
de soixante ans au gymnase de son père que je fréquentai, et qui était déjà mon
professeur d’EPS au lycée Arago.de Perpignan. C’était dans des locaux de la
maison du quartier la Réal, sise juste devant l’église, qu’il exerçait.
.Louis, fut un de ceux qui m’ont donné l’amour
de l’histoire et du patrimoine
monumental, mais aussi sur ses conseils, de me procurer en allant aux Archives
Départementales des P.O des sujets d’articles pour les lecteurs de Massana.
Dès
que Massana est née, il a adressé à la
revue des études sur de très nombreux sujets, tous ayant un rapport avec sa
passion. Voici un aperçu des articles publiés dès 1969 qui n’est pas exhaustif
de tout ce que Massana a publié par la suite.
Merci Louis pour tout ce que tu as fait.
Massana 1969 :
Procès
de sorcellerie - Caterina Servanda devant l’Inquisition - La cloche de l’église
du Boulou fondue per les frères Gil en 1436 - La cloche du prieuré de Serrabona
1470 -
Massana 1970 : Poinçon pour la marque de cuivre. Etc…
Photos: Louis Ausseil au clavier - Sous la cloche dans les ferrures du campanile de la cathédrale Saint-Jean de Perpignan - Massana n°6: Cloche de Serrabona
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