De Cerbère au Pic Neulos et de la Tour Massana au Boulou. Histoire, Patrimoine monumental et Naturel. Vie quotidienne. Événements. Revues et Livres. Littérature. Gastronomie et Vins.

jeudi 18 octobre 2018

Des pyramides au Racou


HISTOIRE MODERNE.
DES PYRAMIDES SUR LA PLAGE DU RACOU - ARGELÉS.            Andreu Capeille.
         Il y a quelques années en arrière, on pouvait encore voir de nombreuses et étranges masses pyramidales le long du littoral, mais surtout au Racou. Ces structures de béton côtoyaient le Grau et au début du camping qui était « sauvage » par nature et qui se pratiquait à même le sable de la plage, elles servaient à bien arrimer les tentes ou tout autre moyen de protection pour passer quelques jours de vacances sans risquer de les voir disparaître emportées par le vent. Mais d’où provenaient-elles ? Lors de la guerre 1939/1945, la France est alors coupée en deux dès 1940, d’un côté la zone d’occupation Allemande et de l’autre la zone libre. Argelès, à son tour, est aussi partagée en deux camps, la plage étant une zone interdite à cause de son emplacement stratégique, elle était prohibée à tout argelésien qui n’avait rien à y faire. Pour s’y rendre il était nécessaire d’avoir un laisser-passer « Ausweis zum betreten der militärzone II » (Laisser-Passer pour pénétrer dans la zone militaire II). Seul les gens « autorisés » à venir travailler à la fabrication des pyramides pouvaient passer tout en subissant des contrôles très stricts. (1)
     Depuis les temps les plus reculés, cette plage d’Argelès -Le Racou, offrait aux yeux d’éventuels envahisseurs un lieu susceptibles de faire aborder un bateau tout en étant près des objectifs terriens, mais aussi, à l’abris de son anse remarquable – (La preuve en est, pratiquement tous les ans fin mars (3), des troupes font des manœuvres de débarquement, d’attaques sur le terrain, de conquête du territoire, le tout avec des engins blindés et autres) -  Les Allemands donc, croyaient que le futur débarquement des troupes alliées s’effectuerait en Méditerranée et plus précisément chez nous à Argelès. Aussi pour éviter que les chars, chenillettes, jeeps, camions, etc, ou tout autre moyen d’invasion arrive à pénétrer sur le territoire, ils avaient prévu, pour retarder toute intrusion, cette suite bétonnée de pyramides à 3 faces d’environ 2m de haut, disposées en quinconce, que l’on distinguait sur le sable jusqu’à l’entrée de la plage d’Argelès. Un peu plus loin, les fils de fer barbelés remplaçaient les structures de béton. (2)
Que sont-elles devenues aujourd’hui ? Certaines sont enfouies sous le sable tandis que d’autres sont sous l’eau et les deux feront peut-être plus tard la joie de découvertes de futurs archéologues.
(1)- Nos Argelésiens morts pour la France –1914-1962. Editions : Mairie d’Argelés, décembre 2005. Laisser-Passer, page 18.
(2)- Nos Argelésiens morts pour la France –1914-1962. Editions : Mairie d’Argelés, décembre 2005. Photo de la plage d’Argelés prise par un avion de reconnaissance français (Lookeed), le 18 mars 1944, en provenance d’Algérie. Page 23.
(3)- Journal l’Indépendant du 30 mars 2006. « Débarquement au Racou » Article de Martial Mehr, photos de Philippe Rouah.

Aucun commentaire: