HISTOIRE MODERNE.
DES PYRAMIDES SUR LA PLAGE DU
RACOU - ARGELÉS. Andreu Capeille.
Il y a
quelques années en arrière, on pouvait encore voir de nombreuses et étranges
masses pyramidales le long du littoral, mais surtout au Racou. Ces structures
de béton côtoyaient le Grau et au début du camping qui était
« sauvage » par nature et qui se pratiquait à même le sable de la
plage, elles servaient à bien arrimer les tentes ou tout autre moyen de protection
pour passer quelques jours de vacances sans risquer de les voir disparaître
emportées par le vent. Mais d’où provenaient-elles ? Lors de la guerre
1939/1945, la France est alors coupée en deux dès 1940, d’un côté la zone
d’occupation Allemande et de l’autre la zone libre. Argelès, à son tour, est
aussi partagée en deux camps, la plage étant une zone interdite à cause de son
emplacement stratégique, elle était prohibée à tout argelésien qui n’avait rien
à y faire. Pour s’y rendre il était nécessaire d’avoir un laisser-passer
« Ausweis zum betreten der militärzone
II » (Laisser-Passer pour pénétrer dans la zone militaire II).
Seul les gens « autorisés » à venir travailler à la fabrication des
pyramides pouvaient passer tout en subissant des contrôles très stricts.
(1)
Depuis les temps
les plus reculés, cette plage d’Argelès -Le Racou, offrait aux yeux d’éventuels
envahisseurs un lieu susceptibles de faire aborder un bateau tout en étant près
des objectifs terriens, mais aussi, à l’abris de son anse remarquable –
(La
preuve en est, pratiquement tous les ans fin mars (3), des troupes
font des manœuvres de débarquement, d’attaques sur le terrain, de conquête du
territoire, le tout avec des engins blindés et autres) -
Les Allemands donc, croyaient que le futur
débarquement des troupes alliées s’effectuerait en Méditerranée et plus
précisément chez nous à Argelès. Aussi pour éviter que les chars, chenillettes,
jeeps, camions, etc, ou tout autre moyen d’invasion arrive à pénétrer sur le
territoire, ils avaient prévu, pour retarder toute intrusion, cette suite
bétonnée de pyramides à 3 faces d’environ 2m de haut, disposées en quinconce,
que l’on distinguait sur le sable jusqu’à l’entrée de la plage d’Argelès. Un
peu plus loin, les fils de fer barbelés remplaçaient les structures de béton.
(2)
Que sont-elles devenues aujourd’hui ? Certaines sont
enfouies sous le sable tandis que d’autres sont sous l’eau et les deux feront
peut-être plus tard la joie de découvertes de futurs archéologues.
(1)-
Nos Argelésiens morts pour la France –1914-1962. Editions : Mairie
d’Argelés, décembre 2005. Laisser-Passer, page 18.
(2)-
Nos Argelésiens morts pour la France –1914-1962. Editions : Mairie
d’Argelés, décembre 2005. Photo de la plage d’Argelés prise par un avion de
reconnaissance français (Lookeed), le 18 mars 1944, en provenance d’Algérie.
Page 23.
(3)-
Journal l’Indépendant du 30 mars 2006. « Débarquement au Racou »
Article de Martial Mehr, photos de Philippe Rouah.
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