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lundi 1 avril 2019

Catalans : Qui sommes nous?


HISTOIRE.    .LES CATALANS. Armand Aloujes

      Nous sommes catalans, et fiers de l’être. Mais, au fond ! Quel personnage sommes-nous ? Avons-nous quelque chose de particulier ? Que pensent nos voisins, languedociens ou gascons ? Nous avons certains liens qui nous unissent avec ces régions : Le climat, la végétation, le vignoble, les étangs, qui se succèdent le long de la Côte méditerranéenne et cet esprit méridional de traditions, ces modes de vies, l’accent, l’attachement à la religion, au rugby (très ancré dans notre pays) et les spectacles taurins.  De quoi séduire tout touriste, en mal de nouveautés, venant partager notre bonheur, sous le chaud soleil du Midi, et s’intéresser à notre  danse traditionnelle « La Sardane », qui, loin d’être une exhibition folklorique, reste une chorégraphie, dont les origines remontent à l’antiquité. Elle est accompagnée d’une « cobla » (orchestre de onze musiciens). Les restes du premier homme connu, dans le Roussillon, remonte à plus de 450.OOO ans, découvert dans une grotte prés de Tautavel dans les Corbières. Cette terre fut colonisée A. J.C, maintes fois par les Grecs et Phéniciens du VIIIième au VIIième  siècle, par vagues successives migratoires. Puis vinrent les Celtes, IVième ; du  Ier siècle à 719, a vu défiler les Romains, puis les Wisigoths. Les Arabes s’invitèrent, dès 719, puis furent chassés en 759 (40 ans).                                                                           
De 759 à 1229, l’empire de Charlemagne développa tout l’occident. De 1258 à 1659, après diverses réformes, traités, révoltes, guerres, le Roussillon et la Cerdagne sont annexés à la France.            Historiquement, tous ces événements, ont bouleversé la vie et forgé le caractère des populations. Le Roussillon a été souvent, un champ de bataille, où se sont affrontés, l’Espagne et la France. Après le traité, les catalans trouvaient un peu de tranquillité.
        Sur le banc des écoles, toutes ces histoires, que le maître nous racontait, étaient perçues comme un roman d’aventures. C’était la colonisation des romains, qui nous ont laissé, bon nombre de vestiges, encore bien visibles de nos jours, En plus de l’architecture, on a hérité de leur dialectique, la rigueur, la soldatesque, l’esprit de conquête. La Catalogne ne pouvait leur échapper et subir leur empreinte.
      Ces hommes étaient l’organisation même, la rudesse et le goût de l’austérité, acharnés et passionnés par leur travail et leur village. Mais, ceux qui nous envahirent avec éthique, pendant plus d’un siècle, ce furent les Wisigoths. Ils s’installèrent autour des Pyrénées. Ils nous ont marqué, par le goût de vivre en tribu, par la dévotion qu’ils avaient pour la nature : la forêt, le ciel, la mer ; taciturnes et réservés, ils étaient volontiers, repliés sur eux-mêmes. Sauvagement entiers dans leurs réactions. La tribu, pour eux, était la famille, Ils donnaient l’hospitalité aux amis, qu’après longue réflexion. Ce sont eux qui embrassèrent la foi du Christ, libérèrent les esclaves, interdirent les jeux sanglants du cirque.
     Peu d’hommes ont marqué le règne wisigothique. Un indiscutable humanisme aura illuminé leur temps ! Sommes-nous donc, des anciens Wisigoths, ou avons-nous été influencés par toutes ces peuplades, qui ont foulé notre sol, passage obligé autour de la Méditerranée. Bien d’autres histoires nous ont fait rêver, marquant le riche passé de notre cher pays. Un jour, c’était Hannibal, le grand carthaginois, avec ses éléphants, qui traversaient les Pyrénées, près du Perthus, pour aller affronter les Romains.  Puis ce fut les cavaliers de Mahomet, les preux chevaliers de Charlemagne, les grognards de Napoléon…. Bref, un vrai carrefour, sous l’œil vigilant de l’immuable Canigó, le bleu du ciel et de la mer, le contour gracieux des Corbières et des riches Albères ! Peut-être que la beauté du site, aux multiples visages, a sensibilisé ces conquérants, au point de se décider à planter leurs tentes, ici même ;  La révolution, fut accueillie, favorablement, mais les guerres  napoléoniennes deviennent impopulaires.
Le XXième  siècle a vu s’intensifier l’industrie, et l’aménagement touristique du littoral.
Quelle conclusion pouvons-nous tirer de cette histoire ?  Le catalan serait-il conquérant, comme  les Grecs et Phéniciens, austère comme les Romains, graves et réservés comme les Wisigoths ? Serions-nous les mêmes, si nous étions nés à Londres ou Amsterdam, car nous sommes pétris d’une terre et d’un passé, dont on ne peut s’évader ?  Nous sommes catalans à part entière, que l’on soit du nord ou du sud, mais quel avenir sera désormais le nôtre ?

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