Armand Aloujes
Portus-Veneris !
Nom, qui fait rêver, nom qui fait penser à tous les baroudeurs de la
Méditerranée : Marins de la Rome antique Grecs et Phéniciens, qui sont
venus ici à bord de galères et caravelles, coloniser notre pays et apporter
mille trésors inconnus aux peuplades d’alors. Dans les cales, de belles
amphores, remplies de diverses denrées, bien calées au fond des bateaux,
permettant à ces hommes, venus d’ailleurs, de faire le trafic avec les riverains.
Ainsi, Port-Vendres, lieu privilégié de part sa situation, son anse naturelle,
bien protégée de la tempête, fut choisie, au détriment de Collioure, qui n’offrait
pas les mêmes garanties.
On peut donc
dire, que le Roussillon, peut actuellement, s’enorgueillir d’avoir, sur la Cote
dite Vermeille, une ouverture, vers tous les pays de la méditerranéen et
au-delà. Le Port-Vendres d’entre les deux guerres, assurait un trafic très
intense avec l’Afrique du Nord, aussi bien pour les marchandises que pour les
hommes. Ces territoires du Maghreb, offraient à beaucoup de familles (catalanes)
la possibilité de s’installer là-bas et d’y faire carrière. Pour ces émigrants,
c’étaient l’eldorado. Port-Vendres, donc, était le passage privilégié, pour
rejoindre leur destinée.
Cela évidemment, créait une situation à laquelle, les responsables de la gestion du port, se devait d’y faire face. Il fallut ainsi, pour honorer le trafic, soit augmenter les rotations, ou faire appel à plusieurs d’autres bateaux pour assurer le transport. C’est ainsi, qu’on a vu défiler dans le port à l’époque ; Le Cambon, La Ferrière, Le Lépine, L’El Cantara, El Mansour, etc…bateaux de la compagnie de Navigation Mixte, transportant à l’aller, comme au retour, marchandises et personnes.
Port-Vendres Carte postale ancienne de 1920
Cela évidemment, créait une situation à laquelle, les responsables de la gestion du port, se devait d’y faire face. Il fallut ainsi, pour honorer le trafic, soit augmenter les rotations, ou faire appel à plusieurs d’autres bateaux pour assurer le transport. C’est ainsi, qu’on a vu défiler dans le port à l’époque ; Le Cambon, La Ferrière, Le Lépine, L’El Cantara, El Mansour, etc…bateaux de la compagnie de Navigation Mixte, transportant à l’aller, comme au retour, marchandises et personnes.
Cette activité offrait à la population de Port-Vendres et
des environs, du travail et ceci, dans tous les domaines : Organisation,
manutention, transbordements, stockage, transit, transport, hôtellerie,
restauration etc…Sur les quais, les trains pouvaient débarquer ou embarquer des
passagers, près de l’hôtel de la Compagnie du Midi (Cie remplacée plus tard par
la SNCF). Donc, toute cette activité, était bien rodée et malheureusement de
gros nuages noirs vinrent obscurcir le ciel de Port-Vendres.
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Nous étions en 1939 et la guerre a dû interrompre cette situation, pourtant bien adaptée. Le trafic, avec l’Afrique, posait beaucoup de problèmes. La Méditerranée n’était pas sure. Il fallut donc stopper le trafic durant la période néfaste de la guerre. Puis, lorsque l’occupant est parti, il a voulu laisser des souvenirs : Dynamitages des quais, sabordages des navires, le port était devenu inutilisable. Cela remettait en cause tout ce qui avait été fait. Mais, grâce à la volonté de tous, la reconstruction s'est opérée sans tarder, car le besoin se faisait sentir, de reprendre toute les activités d’avant-guerre.
Progressivement, le port reprenait ses droits ; Certains bateaux
revenaient, citons ; El Mansour, El Djezair, Président de Cazalet, pour
assurer à nouveau la ligne, désormais ouverte au trafic. La Compagnie Paquet,
avec ses bateaux, prenait en charge la ligne du Maroc : C’était, Le Kairouan,
L’Azemmour, L’Azrou. Le travail, donc ne manquait pas.
Certains bateaux, Voiliers, ou Cotres à deux mats : Tel
que « La Glycine » de Lanion, faisait du cabotage avec l’Espagne. Ils
transportaient des oranges qui étaient ensuite transférées dans des wagons à
l’aide de couffins, par du personnel féminin. Travail très pénible, mais bien rémunéré.
A cette époque, le trafic était tellement intense, que les quais grouillaient
de marchandises de toutes sortes : Gros paquets de liège, pour l’usine de
bouchons du Boulou, tonneaux pour les saleurs de Collioure, vins pour la maison
Violet-Byrrh de Thuir, bois pour la maison Bassères, graines pour la maison
Santraille, cageots de fruits et légumes etc…Tout cela surveillé évidemment par
du personnel, jour et nuit. Je citerai, un certain M.L …Bien connu de tous, qui, par son air
débonnaire et sympathique, fermait les yeux, lorsqu’un cageot crevé
par »hasard » laissait échapper quelques fruits ou légumes.
On pouvait
dire, que Port-Vendres bénéficiait d’une situation des plus intéressantes et on
pouvait dire aussi que l’Algérie, à ce moment-là, était devenue le grenier
d’une certaine partie de la France, surtout du Roussillon. Hélas !, Encore
une fois Hélas ! C’était trop beau
pour que ça dure. 1962 !
L’Algérie réclamait son indépendance, avec toutes les
conséquences que cela pouvait avoir pour le port. Il fallait tout revoir,
remettre tout à plat, préserver l’acquis, et développer d’autres solutions
possibles ? Ainsi fut fait : Un quai supplémentaire a été construit,
d’autres bateaux sont apparus et
Une partie du port a été consacrée à la plaisance. On
peut dire que notre cher Portus-Veneris a su
tirer son épingle du jeu, pour la joie et le bonheur des Port-vendrais
et la fierté de notre Roussillon
Quand le Lion du golfe a un air tout meurtri
Eole se déchaîne, la tempête fait
rage,
Et, pour tous les bateaux, c’est l’idée la plus sage
Dans le Port de Vénus, de se mettre à l’abri !…
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