Des années d'école...avant

  ALLONS  ENFANTS. Armand Aloujes.

Une école communale, parmi tant d’autres, quelque part en Roussillon, une cloche qui tinte, c’est l’heure de la récréation ! Occasion pour les maîtres de dialoguer un instant. Mr. Paul, du « Cours Moyen », se fait du souci !…

Connaissez-vous la dernière nouvelle, dit-il en s’adressant à ses confrères, on a assassiné l’Archiduc François- Ferdinand, héritier du trône Autriche- Hongrie ?

« Crois-tu, dit Marcel, du ‘Fin d’études ‘, que cet assassinat peut avoir de graves conséquences. «  Oui ! Très graves, car il peut déclencher une guerre, c’est un vrai détonateur. Il n’y a qu’à voir le contexte actuel ; Tout le monde occidental est en effervescence : Refonte des armées, réarmement, rivalités économiques et coloniales, jalousies, nationalismes ; esprits de revanche en France : Guerres napoléoniennes, désastre de 1870, perte de l’Alsace et Lorraine. Nos dirigeants sont partagés, même la population crie «vengeance »

Photo : L'école avant...à Sureda
     En toute éventualité, la France s’allie à l’Angleterre et la Russie (triple alliance) ; Malheureusement, Mr. Paul avait raison ; La guerre est déclarée le 3-8-1914, malgré les efforts de certains, pour l’empêcher (J.Jaurés). Nous allons donc assister à une hécatombe, qui va remplir le monde de veuves et d’orphelins. De tout temps, les hommes, pour quelques morceaux de terre de plus ou de moins, sont convenus entre eux, de se dépouiller, se brûler, se tuer, s’égorger les uns les autres. Pourquoi tant de folies, caprices, légèreté, qui mettent les hommes au niveau de l’animal ? Les loups, même affamés, ne se mangent pas les uns les autres. Ces hommes sont-ils conscients de ces idées funestes, d’envoyer l’être humain dans un vrai laminoir ? Pourquoi ne pas résoudre les conflits, en mettant en veilleuse ; orgueil, ambition et intérêt.

Finalement; Ils devront abandonner leur métier, leur école, leurs élèves, mais partir aussi pour faire leur devoir de citoyen. Bien sur, le Roussillon était loin du front, à l’abri de la mitraille, mais les enseignants savaient les conditions que les fantassins devaient affronter : Combats, bombes, boue des tranchées, rats, poux !… Hélas ! Beaucoup ne reviendront pas de ce chaos ! Toutes les classes de la société ont été touchées et le Roussillon n’a pas été épargné ; Voyez sur les monuments, la liste de ceux qui ne sont  revenus …

Nous devons donc honorer tous ces hommes, qui ont fait leur devoir, Qu’ils soient bretons, basques ou catalans. Ils ont participé tous à chasser l’ennemi, mais n’ont pu profiter des joies de l’après-guerre. Ils ont laissé cela à de vils profiteurs… ! QUAND  J’ÉTAIS  MAÎTRE  D’ÉCOLE