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jeudi 18 octobre 2018

Jardin tropical à Collioure



LE JARDIN BOTANIQUE TROPICAL DE COLLIOURE
Pierre Besson
En 1873, un voyageur de passage à Collioure relate au directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Perpignan une visite à un jardin botanique « tropical ». Ce jardin est organisé par Charles Naudin, préposé à un poste d’observations météorologiques. Le violon d’Ingres de ce fonctionnaire, c’est la botanique tropicale.
Cet ami de la nature, ce « Vert » actuel, a publié un « Traité général de l’horticulture ». Il envisage à Collioure une culture géothermique. Il a réalisé « une pépinière d’enfants des tropiques » : palmiers, dattiers, cocotiers. Il a rapporté des Canaries des papilionacés (trèfle, luzerne) « ressource nouvelle pour l’alimentation des bestiaux des Pyrénées-Orientales ». Il fait pousser de la ramie qui remplacera le coton et du bambou de Chine qui concurrencera le roseau pour la vannerie…
Son jardin tropical est planté d’arbres originaires de Chine, des Antilles, de la Nouvelle-Zélande : orangers, citronniers, mandariniers, cédratiers. L’eau du Douy lui permet de cultiver des plantes aquatiques dans un bassin. Il fait aussi des expériences de culture dans le sable.
Madame Naudin peut confectionner des douceurs orientales : cédrats confits, bigarades chinoises, produits de ce jardin enchanteur. Bref, ce lieu rappelle le jardin exotique de Monaco, avec des intentions plus utilitaires.
Où ce trouvait cette merveille ? C’est l’actuelle villa Palmar, dans le quadrilatère encaissé limité par le Douy, la voie ferrée et une courbe de la R.N. 114. Il s’étendait alors jusqu’au magnifique pin parasol de la résidence d’Ambeille, souvent dessiné par les écoliers d’autrefois.
Qu’est-il advenu de cette curieuse réalisation ? Elle a été morcelée. Il en subsiste de beaux vestiges, notamment trois hauts palmiers cocotiers et un splendide magnolia. Naudin n’avait sans doute pas prévu certains hivers exceptionnellement froids, inconnus sous les tropiques, comme celui de 1910.

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