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lundi 19 octobre 2020

Canigó muntanya del Rosselló

AU  CANIGÓ EN ROUSSILLON Armand Aloujes                                       


Canigó
! Géant des Pyrénées, magnifique montagne, dans un décor de rêve, de soleil, et de couleurs. Faites donc l’ascension qui mène à son sommet, lorsque la tramontane, mêlée aux chants des oiseaux, chante à travers les arbres, dans la fraîche du matin ! 

     Laissant aux estivants, les loisirs de la plage, et les bouchons des routes surchauffées, mon frère jean, l’ami Joseph et moi-même, animés d’un même désir, avons effectué cette ascension, respectant ainsi, la tradition, qui veut, que tout catalan, se mette en conformité avec ce protocole ou tradition. ! Nous sommes partis tôt le matin, depuis Mariailles. Bien équipés, pour une belle randonnée. Bâtons en main, nous empruntons le sinueux et rocailleux sentier, bordé de hêtres et de verts sapins. Plus bas, le grondement sourd du torrent, résonne dans les gorges du Caddy, emportant avec furie, l’eau fraîche et claire de la fonte des neiges. Quelques brumes matinales, s’attardent sur la plaine, alors que l’astre du jour, pointe à l’horizon bleu de la mer. Ses ardents rayons, n’arrivent pas à réchauffer, l’air frais de l’altitude. A l’ombre, il fait presque froid. Seul, l’effort de l’ascension, suffit à maintenir au chaud, le corps et l’esprit. La pente, n’est pas trop prononcée pour l’instant, et la montée s’effectue aisément, vers le sommet de cette impressionnante et chaotique cathédrale de roches ; Après deux heures d’effort, une halte est décidée, près du refuge Arago, où un en-cas est sorti du sac, arrosé d’un bon grenache.      L’instant, est féerique. Cette collation, dans un lieu inhabituel, vous transporte, comme dans un rêve, dans un décor merveilleux et enchanteur, où tout semble plus beau, l’air plus pur, les fleurs plus odorantes, même le pain et le vin, vous paraissent meilleurs. S’il existe un éden sur terre, ne serait-il pas en ces lieux ? …

 Près des sommets voisins, drainés par des torrents, s’étalent d’énormes névés, témoins des chutes de neiges hivernales. Dans le vallon verdoyant, autour de quelques petits lacs, chevaux et vaches paissent tranquillement, ignorant, d’un regard indifférant, les randonneurs qui passent. Sur un piton rocheux, un garde-chasse surveille, de ses puissantes jumelles, les hardes d’isards qui gambadent gaiement autour des névés. Tout est impression de paix et de bonheur. Sur le chemin, de jeunes randonneurs, telle une procession, nous accompagnent. De leur groupe, fusent des cris et des chants ; Ce sont des catalans du sud, qui, fidèles à la tradition, se font l’obligation de gravir ces pentes et accomplir ainsi un vœu, ou un simple désir de faire ce pèlerinage. 

     Notre marche est maintenant ralentie, car la pente est plus abrupte, mais, notre désir de vaincre ce sommet, nous stimule et incite à avancer. Le sentier, traverse maintenant un énorme éboulis, avant d’arriver au lieu-dit : les Cheminées : sculpture, que dame nature, a façonné en ces lieux. Nous franchissons l’obstacle, et après avoir marché quatre bonnes heures depuis Mariailles, nous voilà enfin, arrivés tous les trois, sur le toit du Roussillon. Adieu fatigue et découragement ! Bonjour l’Espagne et la France. 

Une énorme croix, en fer forgé, se dresse au milieu de cet espace. A ses pieds, des fleurs, des souvenirs, des inscriptions, des photos. Bref, des traces de passages de ceux, qui, comme nous, sont venus ici en pèlerinage, comme dans un sanctuaire. Seulement ; ici, pas de chapelle. Le toit, c’est le ciel, les nuages, les étoiles et l’immensité de l’univers qui nous entoure. Où pourrait-on trouver meilleur lieu, pour se recueillir ? Après avoir soufflé un instant, nous pouvons admirer, tout à loisir, ce spectacle, que nous avons sous nos yeux. A perte de vue, des champs, des collines, des rivières et plus loin, la grande bleue, étincelante au soleil. Tel un puzzle géant, de minuscules villages, s’éparpillent dans la plaine, trahis par de légères fumées qui s’en dégagent ; Nous savourons, nous dégustons cette image, cette vue imprenable, qui s’étale à nos pieds. Nous avons l’impression de dominer le monde, d’être les vainqueurs d’une bataille que nous venons d’affronter. 

L’effort, n’a pas été vain et c’est là, devant ce magnifique panorama, qu’est notre vraie récompense. C’est avec joie et satisfaction, que nous fêtons tous les trois, cet événement, devant le verre de l’amitié, avant de redescendre comme à regret, de cet endroit mystique. Cette montagne, que nous chérissons le plus, nous les catalans, c’est toi, cher 

CANIGÓ… !           Muntanyes regalades són les ...

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