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lundi 4 février 2019

Collioure: Mémoires populaires

MÉMOIRES  POPULAIRES  DE  COLLIOURE. Armand Aloujes        
     La première moitié du XX° siècle, pourrait se diviser en trois parties, D’abord la période d’avant et après guerre.  La  deuxième partie, consacrée au redressement de la vie sociale et propice aux changements et nouveaux projets. Et enfin, les plus belles perspectives d’avenir, terriblement compromises, par les menaces de guerres, pour la troisième partie.
1900 : Collioure inaugure la nouvelle plage de St Vincent. Le tourisme naissant, viendra épauler l’activité principale- La Pêche- . Cette belle période ne durera pas longtemps car la guerre viendra perturber ce scénario. Les hommes, mobilisés, seront remplacés par les femmes, dans plusieurs domaines : Armement, Services  Sanitaires, Administratifs, commerciaux,  Ménagers, agriculture, élevage. Beaucoup d’hommes appelés, ne sont pas revenus (voir la liste sur les monuments. Certaines familles ont du se recomposer.
     En plus des problèmes sociaux, notons-le fait, que Collioure à l’époque, ne possédait pas tout le confort que nous connaissons aujourd’hui.
     En 1920, des sociétés privées, offraient l’électricité gratuitement (il n’y avait pas de compteur,) ainsi qu’une lampe qui pouvait durer 2500 heures. Pour les besoins ménagers, un fer à repasser, ou un moulin à légumes. Une glacière en bois servait de réfrigérateur La machine à coudre était à pédales. L’eau courante était distribuée, grâce aux bornes fontaines, dressées au coin des rues. Des lavoirs municipaux avaient été construits Dans les années 30 le réseau des eaux usées commençaient à voir le jour ! La propreté n’était pas le pont culminant. Les rues fleurissaient de cages à lapin, au milieu des géraniums, La rue servait de barbecue pour griller la sardine.  Chacun s’octroyait un morceau de trottoir.
     Cela déclenchait parfois, algarades, cris et menaces. On aurait dit une de ces farces de Molière, où les habitants jouaient leur rôle dans ce décor du vieux Collioure. Le quartier du « Muret » où je suis né, offrait presque tous les jours ce genre de spectacle. Les artistes peintres trouvaient ces lieux pittoresques.
D’ailleurs, la plupart d’entre-eux, avaient leur maison à la rue Bellevue : Letrin,Willy Mucha, Henri Martin, Les époux Funk, Mlle Marre, M° Langlais ; ;
     Certains habitants se réunissaient à la belle saison, devant une maison chacun portant sa chaise où alors aux pieds des remparts, ou encore autour du treuil :
Là il y avait Florent dit el satoy, Barthélemy, dit  en my de la quillane, Marie
La poétesse, La Joséphine dite la fina del darer aller (souffle). Il fut un temps, où presque tous les pêcheurs possédaient quelques ares de vigne. On se faisait le vin pour la consommation familiale annuelle ? 
     Et je peux vous assurer que ce n’était pas de la piquette ? Donc on peut dire que tous les pêcheurs, se sont bien adaptés à la vie du village. Ils ont pu exploiter un vignoble, qui a donné un vin de qualité, qui est, on peut le dire, à l’origine du fameux collioure et banyuls.           Malheureusement, la pêche  n’a pas eu le même sort. En 1962, les derniers bateaux furent  brûlés !
Ainsi que reste-t-il de tout cela ?…..Charles  Trenet aurait dit s’il était encore là,
                                      Que reste-t-il de nos amours ?
                                       Que reste-t-il de nos beaux jours ?
                                       Que reste-t-il de ce que fut notre jeunesse ?
                                       Un p’tit village, un vieux clocher,
                                       Un paysage, si bien caché,
                                       Et dans le ciel, le cher visage de mon passé !…

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