LA COMMUNALE A COLLIOURE DE LA 3ième A LA 4ième REPUBLIQUE.
Armand
Aloujes.
L’école
communale, chère à Jules Ferry, présentait, vers la fin de la 3° deux particularités ; La première, était
celle qui séparait les filles des garçons. Chacun de son côté ! Etait-ce
mieux ainsi ? En tout cas, personne ne s’en plaignait, et les résultats
scolaires, étaient aussi bons d’un côté comme de l’autre. Ne parlons pas des
changements, qu’il y a eu depuis ; Classes mixtes, méthodes
d’enseignements, rapports enseignants élèves, relations avec les parents, etc.…
La deuxième particularité, spécifique dans notre Roussillon, était celle qui nous interdisait de parler le catalan, aussi
bien dans la cour, qu’en classe !
Cette langue,
qui dans nos foyers, était bien plus parlée à l’époque, que de nos jours,
faisait soi-disant obstacle à l’apprentissage du français. Pourtant, nos
instituteurs, eux, ne s’en privaient pas, en dehors des cours. ceci dit, après
plusieurs années d’attente, après avoir franchi tous les obstacles, le catalan
est adopté et enseigné dans les grands centres, tels que Montpellier et Perpignan (11 / 01/ 51) . Espérons
que collèges et lycées prendrons la relève !
Le
roussillonnais, langue, ou plutôt dialecte hybride, issu du catalan, du
français et de l’occitan, tend à disparaître, à l’avantage du catalan
normalisé, parlé officiellement dans la Catalogne-Sud ? Dans nos écoles, en France, les cours étaient
donnés par des instituteurs pour les garçons et institutrices pour les
filles ? Admirables personnages, que ces êtres, qui ont su nous
transmettre consciencieusement, tout leur savoir, dans le respect des
traditions laïques et républicaines.
Nous garderons
de bons souvenirs de tous ces enseignants passionnés. En dehors de ces deux particularités, il en
est une autre, qu’on ne peut oublier, car elle a été le moteur du développement
de l’art pictural, dans ce cher petit port qu’est Collioure, surnommé fort
justement « La cité des peintres » ? A cette époque, d’entre
les deux guerres, le village se faisait l’honneur d’accueillir les plus grands
noms de la peinture contemporaine. ; Matisse, Derain, Picasso, Foujita,
pour ne citer que ceux-là. Parmi eux, un certain Hanicotte, peintre hollandais,
installé au village, donnait tous les samedis, des cours de dessin à tous les
garçons des cours moyens et fin d’études. Accompagnés des instituteurs, munis
de papiers, crayons, pinceaux, couleurs, on se réunissait autour du chevalet du
maitre, écoutions les explications, afin de croquer les sujets choisis par
l’artiste ; L’église et son clocher, le pont du Douy, les ravaudeuses de
filets. Le galbe spécifique des barques catalanes allongées sur la plage,
n’avaient aucun secret pour ces peintres en herbe que nous étions (Certains ont
quand même été primés (François Bernadi, Vois Massana N° 24 /2008)
La
municipalité, avait compris, qu’il était nécessaire d’intéresser les enfants à
l’art pictural, étant donné l’attraction qu’exerçait le site, avec sa lumière,
son soleil, son climat, sur ces fabuleux artistes ! C’était un atout
supplémentaire pour la renommée de ce petit port de notre Côte Rocheuse ?
Mr Hanicotte a laissé de bons souvenirs dans le village ! Dès 1939, à la déclaration de guerre, comme
tous les hommes aptes au service, les instituteurs ont été mobilisés. Les
institutrices les ont remplacé, jusqu’à l’armistice de 1940. Certains prirent
le chemin de l’école, et d’autres, prisonniers, ont dû attendre la fin de la
guerre. Cela fait, maintenant deux ans, que feu la troisième république a fait
place à l’état français. Pour glorifier l’événement, tous les matins, la
totalité des classes garçons et filles, se réunissaient au pied d’un mat,
dressé dans la cour, pour saluer les couleurs de la nouvelle France, arborant
la Francisque ! Après cela, l’hymne au Maréchal était entonné.
1942. Les
troupes allemandes occupent la zone libre. Désormais, avec cette occupation, de
graves ennuis allaient commencer. Il a fallu attendre la fin des hostilités,
pour que tout revienne dans l’ordre
Après plusieurs années d’attente, de souffrance, de deuil, la Quatrième
République naissait en ce Mai 1945, avec l’espoir d’un monde meilleur. L’école,
dans ce nouveau contexte, avait repris ses droits ? L’avenir était moins
sombre désormais. C’est avec joie, que grands et petits reprenaient le chemin
du savoir. Au regard de tous ces souvenirs,
au vu de tous ces changements, que peut-on espérer maintenant de ce
qu’attendent les nouvelles générations, Comme chacun le sait, tout enseignement
commence à l’école maternelle ? Ce poème, sans prétention, permettra
peut-être d’y réfléchir…
A LA MATERNELLE
Qu’on était
bien chez soi, entourés de bonté,
Tous les bras
se tendaient, au moindre cri ou pleur,
Nous avions des
atouts, Le parfum d’une fleur,
Et comme tous
les enfants, le charme et la beauté.
Pourtant, un
beau jour, finie la liberté.
Emmenés en
tremblant, livides de pâleur,
Dans une belle maison, pimpante de
couleur
D’où
s’échappaient des cris de joie et de gaité.
Dans la cour,
arrivaient aussi d’autres enfants,
Reçus par une
dame, au regard bienveillant.
Nous devons
désormais, composer avec elle.
Nous
apprendrons ainsi, par des jeux et leçons,
Les choses de
la vie, afin que nous aimions,
Nous, les tout
petits, l’école maternelle !
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