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samedi 25 mai 2019

Collioure l''Ecole de la 3° à la 4° République


LA  COMMUNALE  A COLLIOURE DE LA 3ième  A LA 4ième  REPUBLIQUE.
Armand Aloujes.

     L’école communale, chère à Jules Ferry, présentait, vers la fin de la 3°  deux particularités ; La première, était celle qui séparait les filles des garçons. Chacun de son côté ! Etait-ce mieux ainsi ? En tout cas, personne ne s’en plaignait, et les résultats scolaires, étaient aussi bons d’un côté comme de l’autre. Ne parlons pas des changements, qu’il y a eu depuis ; Classes mixtes, méthodes d’enseignements, rapports enseignants élèves, relations avec les parents, etc.… La deuxième particularité, spécifique dans notre  Roussillon, était celle qui  nous interdisait de parler le catalan, aussi bien dans la cour, qu’en classe !
     Cette langue, qui dans nos foyers, était bien plus parlée à l’époque, que de nos jours, faisait soi-disant obstacle à l’apprentissage du français. Pourtant, nos instituteurs, eux, ne s’en privaient pas, en dehors des cours. ceci dit, après plusieurs années d’attente, après avoir franchi tous les obstacles, le catalan est adopté et enseigné dans les grands centres, tels que Montpellier  et Perpignan (11 / 01/ 51) . Espérons que collèges et lycées prendrons la relève !
      Le roussillonnais, langue, ou plutôt dialecte hybride, issu du catalan, du français et de l’occitan, tend à disparaître, à l’avantage du catalan normalisé, parlé officiellement dans la Catalogne-Sud ?  Dans nos écoles, en France, les cours étaient donnés par des instituteurs pour les garçons et institutrices pour les filles ? Admirables personnages, que ces êtres, qui ont su nous transmettre consciencieusement, tout leur savoir, dans le respect des traditions laïques et républicaines.
     Nous garderons de bons souvenirs de tous ces enseignants passionnés.  En dehors de ces deux particularités, il en est une autre, qu’on ne peut oublier, car elle a été le moteur du développement de l’art pictural, dans ce cher petit port qu’est Collioure, surnommé fort justement «  La cité des peintres » ? A cette époque, d’entre les deux guerres, le village se faisait l’honneur d’accueillir les plus grands noms de la peinture contemporaine. ; Matisse, Derain, Picasso, Foujita, pour ne citer que ceux-là. Parmi eux, un certain Hanicotte, peintre hollandais, installé au village, donnait tous les samedis, des cours de dessin à tous les garçons des cours moyens et fin d’études. Accompagnés des instituteurs, munis de papiers, crayons, pinceaux, couleurs, on se réunissait autour du chevalet du maitre, écoutions les explications, afin de croquer les sujets choisis par l’artiste ; L’église et son clocher, le pont du Douy, les ravaudeuses de filets. Le galbe spécifique des barques catalanes allongées sur la plage, n’avaient aucun secret pour ces peintres en herbe que nous étions (Certains ont quand même été primés (François Bernadi, Vois Massana N° 24 /2008)
     La municipalité, avait compris, qu’il était nécessaire d’intéresser les enfants à l’art pictural, étant donné l’attraction qu’exerçait le site, avec sa lumière, son soleil, son climat, sur ces fabuleux artistes ! C’était un atout supplémentaire pour la renommée de ce petit port de notre Côte Rocheuse ? Mr Hanicotte a laissé de bons souvenirs dans le village !  Dès 1939, à la déclaration de guerre, comme tous les hommes aptes au service, les instituteurs ont été mobilisés. Les institutrices les ont remplacé, jusqu’à l’armistice de 1940. Certains prirent le chemin de l’école, et d’autres, prisonniers, ont dû attendre la fin de la guerre. Cela fait, maintenant deux ans, que feu la troisième république a fait place à l’état français. Pour glorifier l’événement, tous les matins, la totalité des classes garçons et filles, se réunissaient au pied d’un mat, dressé dans la cour, pour saluer les couleurs de la nouvelle France, arborant la Francisque ! Après cela, l’hymne au Maréchal était entonné.
     1942. Les troupes allemandes occupent la zone libre. Désormais, avec cette occupation, de graves ennuis allaient commencer. Il a fallu attendre la fin des hostilités, pour que tout revienne dans l’ordre  Après plusieurs années d’attente, de souffrance, de deuil, la Quatrième République naissait en ce Mai 1945, avec l’espoir d’un monde meilleur. L’école, dans ce nouveau contexte, avait repris ses droits ? L’avenir était moins sombre désormais. C’est avec joie, que grands et petits reprenaient le chemin du savoir. Au regard de tous ces souvenirs,  au vu de tous ces changements, que peut-on espérer maintenant de ce qu’attendent les nouvelles générations, Comme chacun le sait, tout enseignement commence à l’école maternelle ? Ce poème, sans prétention, permettra peut-être d’y réfléchir…

                                         A  LA  MATERNELLE

                                Qu’on était bien chez soi, entourés de bonté,
                                Tous les bras se tendaient, au moindre cri ou pleur,
                                Nous avions des atouts, Le parfum d’une fleur,
                                Et comme tous les enfants, le charme et la beauté.

                                Pourtant, un beau jour, finie la liberté.
                                Emmenés en tremblant, livides de pâleur,
                                Dans une belle maison, pimpante de couleur
                                D’où s’échappaient des cris de joie et de gaité.

                                Dans la cour, arrivaient aussi d’autres enfants,
                                Reçus par une dame, au regard bienveillant.
                                Nous devons désormais, composer avec elle.

                                 Nous apprendrons ainsi, par des jeux et leçons,
                                 Les choses de la vie, afin que nous aimions,
                                 Nous, les tout petits, l’école maternelle !

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