LES CHAMPIGNONS CAUSENT DANS LES SOUS-BOIS ?
Armand Aloujes
Voici enfin l’automne, après un bon orage, la pluie a pris place au
rayonnant soleil, après être restée en sommeil trop longtemps. Les arbres se défont du feuillage, désormais
jaunissant, et, dans les prés, de nouvelles fleurs, qui viennent d’éclore,
donnent à ces landes des airs de renouveaux ; colchiques, renoncules, se
partagent l’espace, donnant à cette dernière saison, des couleurs sans
pareilles, avant d’affronter l’hiver ! Chemins, pistes, et routes, donnent
à tout randonneur, l’air frais, qui s’ajoute aux parfums des sous-bois. . Et
c’est dans ce milieu, que l’homme découvre, au hasard de ses courses, un des
plus beaux cadeaux, que la nature peut lui offrir « Les
Champignons » Hôtes des sous-bois, miracle de la nature, essayons de
comprendre et écouter leur langage !…
La Girolle » Bonjour ! Bon gros Bolet, roi de la futaie.
B « Enfin ! Voilà la pluie. Je m’ennuyais sous terre.
J’en avais oublié l’air pur et la lumière.
G « Ne nous plaignons pas trop, plus vite nous pousserons,
ces êtres qu’on dit humains, loin nous emporterons.
B « C’est vrai, tu as raison, la nature est plus sage,
Faisant de son pouvoir, un excellent usage.
Et puis à cet endroit, nous sommes bien cachés. A l’abri des feuillages, tout récemment tombés.
G « Mais, le subtil parfum, que notre corps exhale, arrivera
au nez de la gent animale. J’ai entendu et vu, non loin, des sangliers, fuyant
quelques chasseurs, ou autres braconniers.
B « Ne nous énervons pas ! Profitons du spectacle.
Regarde la forêt, près de notre habitacle. Quelques uns de nos frères, nous
tiennent compagnie. Leur présence ici, nous est vraiment bénie.
G « Essayons d’oublier, toute idée qui nous stresse. Sentons
la tramontane, un vent qui nous caresse. Écoutons dans les branches, tous les
chants des oiseaux. Le ciel ouvre pour nous, tous ses trésors nouveaux.
B « Une force divine, oriente et protège, S’efforçant
d’embellir, c’est notre privilège, donnant à mes rondeurs, des tons doux
veloutés, et à ta belle robe, des ondoiements dorés.
G « Si cela favorise, esthétique, élégance, et donne en ces
lieux, un air de complaisance, crois-tu que les chercheurs, sont sensibles à
cela, mais, plutôt au repas, digne d’un Attila. ?
B « Notre vie, tu sais bien, est des plus éphémère. Peut-être
l’an prochain, nous reviendrons sur terre. Espérons que demain, nous serons
toujours là. Car j’entends au lointain, des chiens et leur smala.
Si l’automne
faisait tomber plus de feuillage
Pour
nous mettre à l’abri, d’éventuels naufrages,
Et
réserver pour nous, tout son meilleur accueil.
En laissant choir la pluie, et
briller le soleil
Photo
de Coulemelles - André Marchand - Champignons du nord et du midi 1971, Tome I,
page 48.