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jeudi 4 octobre 2018

Laroque des Albères

CHAPELLE N. D. de TANYA. LAROQUE Chaban Daniel

     Décembre 2016 sonne la fin des travaux de restauration de la Chapelle N. D. de Tanya.
                          Parlons un peu de cette Chapelle, le nom de Tanya dérive du  Gallo-romain Tany (tannus-chêne)

Le toponyme d’une villa « Tagnane » apparait pour la première fois  en 876, lors d’un jugement concernant le monastère d’Arles.
Puis au fil des siècles, les mentions se succèdent.
     L’église de Tanya est régulièrement mentionnée au fil des siècles, villa Tagnane en 913, Tagnano en 972, Taniano en 1100, et Tanyano en 1401, la forme actuelle de Tanya  apparait pour la première fois en 1433. A l’origine la « villa Tagnano » désigne un vaste territoire comprenant de nombreuses  exploitations  agricoles et 2 lieux  de cultes  la claustra Sancti  Félici (St Félix) et celle de Sancti St Juliani (St Julien).
L’une de ces 2 Églises préromanes  primitives pourrait se trouver sous l’actuelle Chapelle Notre Dame de Tanya édifiée au XIIe siècle, bien que sa première mention soit plus tardive(1371). La particularité de cette Église réside dans son chevet trilobé, les élévations bâties en  galets et moellons, et les voûtes.
     A l’origine, l’édifice comprenait une nef à deux travées charpentées,  et un cœur  voûté en cul de four .Vers le XIIIe siècle on procède à un agrandissement de la nef vers l’ouest la couvrant d’une voûte en berceau  brisé, on a aussi  doublé  les piliers et construit  la sacristie au nord- ouest contre l’abside centrale et l’absidiole.
     A la fin du XVIIe siècle, on assiste à une multiplication d’ermitages, l’un d’entre eux est fondé en 1688 (Hermita  Nostra Senyora de Tanya) le logement de l’ermite est alors remplacé par un autre plus spacieux.. Quatre ermites se succèdent les frères Jacques, Jean Brian, Joseph  Cordubés, et Antoine Planas. Tanya a été habitée en continu  jusqu’à la Révolution Française.
      Au XVIIe siècle, ouverture de la porte de la façade sud, sur sa droite à l’extérieur est enchâssée  dans le mur une pierre tombale portant l’épitaphe de Bernard Garriga. « Est mort Bernat Garriga, le 10 des calendes de septembre de l’an 1298, lecteur très cher, prie le Seigneur pour moi en disant un Notre Père. Toi qui regardes ce tombeau pourquoi  ne méprises-tu pas les biens de ce monde puisque tout le monde doit-être enfermé dans une pareille demeure ? » 
  Cette épitaphe est cantonnée par quatre écussons : un chêne kermès planté dans un roc d’échiquier. Cette tour symbolise la Roca et son territoire et le chêne kermès (garric en catalan), végétation typique de la garrigue, est l’emblème des Sagarriga. On le retrouvera différemment décliné dans les armoiries de cette puissante famille tout au long de son histoire.
     Un peu plus tard, en 1768, ouverture du portail occidental et construction de l’actuelle tribune.
Entre 1771-1777,  installation  d’un retable dans l’abside centrale, la première date est celle de la pose  de  l’ensemble  sculpté, la seconde celle  de l’applique de la polychromie et de la dorure.
      Au  XIXe siècle sont entrepris des travaux de réfection : toiture, enduit et nouveau vitrail.
Au XXe siècle  restauration  du retable qui s’est déroulée en deux étapes (2006 - 2008) c’est au cours de la seconde qu’il a été choisi de remplacer la grande statue de la Vierge en plâtre moulé offerte par une famille de Laroque, beaucoup trop lourde et qui  menaçait d’effondrement le  retable, par la statue  d’origine.
     En 2005 la commune fit procédé à : « un état des lieux de l’édifice aux plans architectural  et
 Archéologique. Des sondages alors ont été réalisés à l’extérieur et à l’intérieur  de l’édifice. La mise au jour d’anciens niveaux a révélé  la trace de murs, d’ouvertures  occultées traduisant différentes phases d’occupation
Des sondages  sur  les murs intérieurs ont été également réalisés afin de déterminer la succession stratigraphique  des couches de peinture et enduit, et détecter l’éventuelle présence de peintures murales ».  
En 2012 la commune entreprit  de restaurer l’intérieur de la Chapelle : travaux de peinture dans la nef principale et les trois absides, ainsi que  des travaux d’électricité. L’association du Patrimoine en profitera  pour  nettoyer les statues et faire  restaurer la statue de St Roch en bois polychrome, doré, (18esiècle).  
     De  2014 à 2016, c’est au tour du ravalement extérieur. Puis fin  2016, c’est le remplacement de la petite cloche, suite à la visite  de Monsieur Blanch  en charge du patrimoine campanaire, cette cloche fissurée et devenue dangereuse ne présentait aucun intérêt  pour l’art patrimonial.  La cloche neuve Ecat, effigie Vierge à l’enfant et texte (Marie 2016) Note DO,  et a été baptisée par Monseigneur Turini évêque de Perpignan le 20 novembre.
Nous  sommes reconnaissants à Madame Coussement pour ses nombreux dons, ainsi que l’association du Patrimoine de Laroque qui par ses différentes interventions, a œuvré  pour sa restauration.
Bibliographie :
SARL Acter : David Maso archéologue. Henri Loreto conservateur, délégué des Antiquités et Objets d’art. Emmanuel Coste curé de Laroque. Jean-Marie Pierre. Jean-Pierre Lacombe-Massot   
 Photo ; La Chapelle N. D. de Tanya.

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